Envol nocturne
Et la nuit longue et chaude
M'inspira un sommeil profond...
Mon corps alourdi par la marche diurne scandée par mes pas aguerris,
S'adonna enfin au repos...
Mes pensées m'emportèrent
Dans des contrées lointaines et douces,
Où je ne fis qu'humer les sens
Sans plus sentir les humeurs lourdes des travers de la vie terrestre...
La nuit m'enveloppa de sa douce couverture
Et à plat, Je m'envolai...
Place à la nuit
Ce soir y'a un ciel de B.D.
Tranche de lune sur ciel bleuté
Franges des arbres noircis par la nuit
Silhouettes sur la terre endormie
C'est l'heure de rentrer,
Bonne nuit
Le jour
Les nuages glissent dans le ciel
Et ma mélancolie me souffle dans un creux d’insomnie
- - Réveil d’une nuit plénitude - -, le jour ,
Que Dieu existe
La plaine s'endort
*
La plaine s’endort
Les arbres ont leur dernier spasme ventilé
Et se rangent le long des haies
Les ports et la nuit s’ouvrent sans bruit
Pénombre endormie
Le sommeil veille
Et dans la quiétude crépusculaire des rires
Rires étouffés en des instants solitaires
Comme chaque soir
L’embryon de l’éternité revient
Jouissance d’une tiédeur nocturne
La remontée ou En fait ils sont heureux
C’est l’heure de la remontée
Ils grimpent, par petits groupes, le chemin qui revient de la mer.
Ils ont laissé leur place à la nuit, mais pour elle seulement, car ils viendront la reprendre, à la même heure demain que celle de ce matin.
Les couleurs s’embrassent et se mélangent…
Le ciel blanchit au loin, rosit à l’horizon…
Les oiseaux sortent de leurs abris
Les canots rentrent au port.
Ils remontent après cette longue journée pleine de soleil qui a cogné dur. Il s s’en retournent, de Coups de soleil plaqués au dos, aux chevilles et aux rtarses,leur corps rosi et rougi frémit encore Par la chaleur emmagasinée et les pores respirent, dilatées par de nombreux bains d’eau salée
Il y en a toujours un à la traîne
Une main se tend. L’autre porte la glacière.
« eh, mamn !, tu sais combien de fois je me suis baigné aujourd’hui ? »
« oui…. »
« vingt fois ! ! »
La mère n’a pas le temps de sourire.
« et bien, il nous laissera peut-être tranquille ce soir ! »
« tu penses ! »
« allez ! on grimpe ! »
Le moteur est en marche,
D’autres petits groupes arrivent,
Les mêmes, ou presque.
Le relais est au-dehors.
Les bruits remontent le chemin
Le silence s’installe au-dessus de la mer
Les derniers ont quitté la plage
Elle reprend possession d’elle même et se regonfle à bloc, se prépare à la nuit.
Elle respire, s’étale, libère la chaleur contenue dans ses pierres,
Se laissant caresser par les bras de la mer…Renaissance de la plage…
Qu’il fait bon aller s’y promener à cette heure du jour…
Elle entame sa nuit, se prépare à dormir
Ses milliards de particules vibreront intensément sous les étoiles et elle se détendra, couverte par la Mer qui la berce de sa mélodie… Discours de la nature…
Tout vit intensément.
Assise sur un rocher,
J’écoute ses paroles immuables
C’est l’heure de la fraîcheur…
La mer
La plage
Le ciel
Et la fraîcheur
M’entourent
Me touchent
Me pénètrent
Par mes yeux
Mes pores
Mes oreilles
La nuit est là sans que je m’en rende compte que c’est la nuit
Il fait frais
Je frissonne
Je veux faire provision de ce plein de sensations,
J’ouvre tous grands mes sens
Et absorbe
Osmose…
Nature je t’aime et je vais te laisser
Je t’ai pris de ton lit
Car en toi
Je suis bien
Et je vais penser à toi
Tandis que tu vas vivre ta nuit
La nuit viendra me prendre
Mes yeux se fermeront
Et nous vivrons ensemble,
Entières,
Dans le ciel habillé d’étoiles
La plage, Var,1983
A l'analphabète
Ô analphabète penseur
Que tu rêves la nuit !
Et sans que tu t’en aperçoives
La terre tourne et tourne sans toi
Tu l’oublies
Et tu regardes dans tes rêves
Pour voir si tu existes
Tu ne sens pas ton corps il ne t’appartient plus
Tu l’as donné tu l’as donné
Don du corps à une parfaite sensation
Bien-être et chair de poule à la nuit
Tendresse éperdue oubliée par les sons
Torpeur inaccessible si l’on ne lâche pas son cœur
Tu rêves car tu penses
Tu l’as dans la poche
Dans les yeux
Et dans la bouche
Raconte-la
Nourris-la
Elle est belle , l’imagination
Ô analphabète peintre
Fais des dessins sur tes lèvres
Et dessine ta vie au-dehors
Mords les couleurs et mâche-les car elles se mâchent
Et tu regardes dans tes couleurs
Des milliers de visages abandonnés
Abandonne-toi dans les tons
Délave-toi sur des toiles fines
Doré
Qu’est-ce que tu peins aux heures de la nuit ?
De l’étrange ou du vide à portée de la main
Pinceau articulé
Ca vibre et tu transmets la vie à la feuille penchée
Tu peins car tu aimes et tu veux que ce soit
Ton dessin sera vivant
Tout est en vie car tu dessines
Ta toile bougera car tu le veux
Mais tu trembles
Tu as peur d’être aimé
Mais tu es beau sous ta peinture
Elle est à toi
Tu l’as créée
Ô analphabète poète
Si tu veux des milliers de mots tu n’en trouveras qu’un
Un qui saute et qui gicle par-dessus des milliers de mots morts
Un mot vivant qui vibre
Et qui te fais jouir
Sensation cruelle que celle de penser à la mort quand on n’a que ce mot
Tu lis ton écriture et tu verras
Que c’est pas si dur d’écrire la vie ton crayon et toi
Ce n’est qu’un mot
Tu ne l’écris pas car tu y réfléchis toi
N’y penses pas puisqu’il est dans ta peau
Et dans ton cœur parcouru de milliers d’étoiles réfléchissantes
Ton corps est comme des miroirs dans toutes dimensions
Tu écriras car il le faut
Crois-tu qu’un crayon puisse dire tant de choses
Les choses dans ce mot
Les multitudes de sourires que tu vois la nuit dans tes rêves
Dans le beautés inhabituelles que l’on trouve sur la terre
Tu écriras le feu et la mer
Et les cheveux
Et le vent dans les yeux
Crois-tu que l’on puisse écrire des yeux?
C’est toujours ce mot qui revient
Persécuteur de petites habitudes nécessaires
Ce mot est dans ton crayon
Ton crayon l’écrit quand tu veux l’oublier
Ce mot te gicle à la figure mange-le bois-le ne cherche pas à l’épeler
Ne cherche pas son sens étymologique
Il est trop bon ne le perds pas de vue
Et prends-le à pleines mains ne le laisse pas tomber
Et ne vois pas sa mort tu serais trop déçu
Continue à écrire
Puisque tu ne peux pas te retenir
Tout est dans ta main qui serre ton crayon si fort
Pour ne pas perdre ton bonheur
Ne cache pas tes feuilles décorées il faut que tout le monde sache
Pourquoi tu vis
Pourquoi tu pleures et tu aimes
Tu vibres tu sens
Et tu trembles
Car tu as besoin de ce mot.
Ce mot qui t’a rendu fou à force de l’aimer
A Domi
ET TOI, COMMENT CA VA ?
Comment ça va , le ski
, les enfants
, le soleil
, la bouffe
, ton ventre
, tes tripes
, ta tête
, ton cœur
, tes mains
, ton ambiance
, celle des autres
, celle d’autour de toi
, ta vie
, tes jours
, tes nuits
, tes soleils
, tes joies
, tes peines
le ski, c’est joli
les enfants, c’est épatant
le soleil, qui émerveille
la bouffe, qui touffe
ton ventre, où trempent
tes tripes, qui piquent
ta tête, qui tête
ton cœur, qui donne la chaleur à
tes mains, dessin de
ton ambiance, où danse
celle des autres, qui poireautent dans
celle d’autour de toi, où il y a
ta vie, c’est joli
tes jours, et tes amours
tes nuits, grandies par
tes soleils, où baignent
tes joies, pour toi
tes peines,
pour la même